Garage Poussette : exploration d’un cimetière de voitures

Garage Poussette : exploration d’un cimetière de voitures

Pour cette nouvelle exploration, je vous propose un retour en 2016 avec la visite d’un cimetière de voitures appelé Garage Poussette. Ce lieu, très connu de la communauté urbex, est globalement préservé des vols et des saccages. C’est assez rare pour le signaler mais cela s’explique par la surveillance des habitants à proximité. Son nom provient d’un vieux landau bleu qui se trouve à l’entrée du hangar. Parfois, il n’en faut pas plus pour qu’un nom d’urbex soit attribué et traverse les années.

Attiré par la rouille.

Ceux qui me suivent depuis longtemps connaissent mon engouement pour les lieux abandonnés mais aussi pour les épaves de voitures oubliées. C’est clairement mon péché mignon en exploration. Je suis prêt à réaliser beaucoup de route pour immortaliser ces carcasses rouillées, souvent dévorées par la végétation. En effet, il m’est déjà arrivé de parcourir une centaine de kilomètres juste pour photographier une épave. Je vous promets de vous en parler prochainement dans un autre article. Certes, j’ai toujours le sentiment d’un énorme gâchis mais je ne suis pas insensible à l’esthétisme que génère ces clichés. Cette attirance n’est pas toujours simple à expliquer à mon entourage. Toutefois, je ne vais pas vous mentir, j’aime aussi ces véhicules de collection lorsqu’ils sont en bon état, lorsqu’ils vadrouillent sur les routes.

Week-end dans la diagonale du vide.

Avec deux amis, nous avons décidé de partir un weekend dans l’Est de la France. Nous avons profité d’un jour férié pour explorer hors de notre région et étendre notre périmètre. En ce dimanche matin, nous voguons en pleine « diagonale du vide ». Je ne sais pas si vous connaissez cette expression plutôt à connotation péjorative. Il s’agit d’une bande de terre d’environ 1500 kilomètres traversant la France du Nord-Est au Sud-Ouest en passant par le Massif-Central. Cette diagonale imaginaire composée de territoires ruraux, se caractérise par une faible densité de population et une tendance au dépeuplement vers les villes. Vous aurez donc compris que c’est un véritable terrain de chasse pour tout explorateur de lieux oubliés.

Nous arrivons à proximité du Garage Poussette en milieu de matinée. Niché dans un petit village de campagne, nous n’avons aucun mal à pénétrer sur la propriété. En effet, il suffit de marcher quelques mètres pour apercevoir les premières épaves qui stagnent sous les arbres à l’extérieur. Une vingtaine de modèles, collés les uns contre les autres, subissent les rouages du temps au fil des saisons. Ces vieilles mécaniques sont impactées par le froid intense de l’hiver comme les chaleurs de l’été. L’automne amène ses feuilles mortes et sa dose d’humidité, alors que le printemps prolifère la mousse et les ronces.

Le Garage Poussette se compose de trois hangars.

Le premier mais aussi le plus grand, est accessible par l’extérieur. J’enjambe les quelques bidons rouillés pour y pénétrer. A l’intérieur, je découvre à nouveau des voitures stockées. Contrairement aux précédentes, à l’abri des intempéries, elles sont dans un meilleur état de conservation. Beaucoup d’entre elles pourraient d’ailleurs être rénovées. Je jette un rapide coup d’œil et remarque principalement des véhicules de marques françaises. Le second hangar est accessible mais nécessite de longer la maison du voisin. Plutôt risqué puisqu’il est en plein travaux de jardinage. Mieux vaut oublier que de risquer de se faire attraper ! Le dernier hangar renferme une demi-douzaine de modèles recouverts d’une épaisse couche de poussière.

Comme souvent lorsque nous sommes en trip loin de notre région, nous avons dû définir un temps imparti pour pouvoir continuer notre chemin vers les autres lieux repérés. Je commence donc à sortir mon matériel pour optimiser ma visite. Je me connais, je suis assez long et je serais capable de passer une demi-journée dans cette configuration de lieu. Quelques minutes passent quand j’entends un énorme claquement au niveau de mon trépied. La rotule de celui-ci vient de me lâcher dans les mains.

Perdu sans mon trépied.

Pour vous illustrer la scène, j’ai mon appareil photo qui pend sans maintien le long de mon pied. Impossible de le réparer, ni de le stabiliser ! Je comprends alors à cet instant que je vais devoir faire sans et photographier à main levée. Il faut que vous sachiez que j’utilise pour la grande majorité des clichés que je réalise, un trépied afin de stabiliser mon image. En effet, dans la plupart des lieux clos, la lumière manque et je suis obligé d’ouvrir mon capteur plus longtemps. Sans cette stabilité, mes photographies seraient floues.

Ce problème technique va compliquer ma visite. Je vais perdre du temps à explorer le site et je n’ai pas réussi à immortaliser à ma guise les épaves à l’extérieur. Néanmoins, j’ai réussi à sortir la série que vous venez de découvrir. Puis, j’ai été obligé de changer de trépied. Je me suis promis que si je retourne prochainement dans cette région, j’essayerais de passer à nouveau au Garage Poussette. Cela me permettra de photographier les modèles manquants mais aussi de voir comment la végétation continue d’engloutir ces carcasses.

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