Kurhaus Sand : Exploration d’un hôtel allemand figé dans le temps

Kurhaus Sand : Exploration d’un hôtel allemand figé dans le temps

Un hôtel unique, entièrement meublé, se trouve abandonné à la lisière de la région de Schwarzwald (Fôret Noire) en Allemagne. Il s’agit du Kurhaus Sand, appelé plus communément l’hôtel Hunter dans la communauté urbex. A travers ce nouvel article, je vous invite à découvrir cette magnifique bâtisse figée dans le temps. Prêt pour un voyage dans les montagnes outre Rhin ?

C’est en juillet 2020, à l’occasion d’un voyage de quatre jours dans l’est de la France, que je franchis la frontière allemande pour explorer le Kurhaus Sand. La France se déconfine progressivement à la suite de l’épidémie de COVID 19. A l’époque, l’ambiance est anxiogène, le port du masque chirurgical est obligatoire et la distanciation sociale renforcée. J’ai préparé ce road-trip depuis plusieurs mois attendant que les restrictions de déplacement soient levées. Ce weekend d’exploration concrétise le retour, même si limité, à la liberté de voguer. Je ne vous cache pas que j’avais une envie débordante d’explorer et de réaliser des clichés.

Un lieu précieusement gardé

Certes, rien n’a bougé depuis plus de quarante ans dans le Kurhaus Sand. Pour autant, la propriété n’est pas libre d’accès. D’ailleurs, elle est même gardiennée et une autorisation est nécessaire pour franchir les portes de l’établissement. Pour l’obtenir, il faut trouver le petit morceau de papier apposé sur la vitre de la porte d’entrée avec un numéro de téléphone à appeler. Il permet d’entrer en contact avec l’homme providentiel, celui qui détient les clés du sésame tant convoité. Ce numéro a rapidement tourné dans la communauté urbex et l’hôtel Hunter très souvent visité.

Sésame, ouvres-toi !

Après de nombreux lacets longeant une magnifique forêt de sapins, nous stationnons la voiture sur le petit parking qui jouxte l’hôtel. Un petit monsieur âgé, au look original, attend sur le côté. Il tient un stand et semble vendre quelques boutures de plantes. Ce dandy à la longue barbe et au chapeau haut-de-forme nous explique dans un anglais approximatif, que nous devons régler dix euros par heure et par personne pour pouvoir visiter le Kurhaus Sand. Nous rassemblons alors notre espèce et négocions l’accès à un second site situé quelques centaines de mètres plus bas. En effet, nous apprenons au fil de la discussion que ce monsieur détient également les clés de l’hôtel Mist (exploration à découvrir prochainement sur le blog). Même s’il nous a allégé de quelques dizaines d’euros, ce geôlier nous permet d’accéder à deux endroits hors du commun.

Un lieu époustouflant figé dans le temps

Top ! Comme une épreuve de Fort Boyard, le sablier est lancé. Je pénètre rapidement dans la bâtisse. Je sais que j’ai deux heures pour pouvoir m’imprégner et immortaliser le Kurhaus Sand. J’entre directement dans la pièce principale et j’ai le souffle coupé. Je n’ai rarement vu un endroit aussi préservé, sans aucune trace de vandalisme. La grande salle de banquet regorge de meubles anciens en bois, les murs sont ornés d’animaux empaillés. Un thème distinct de « cabane de chasseur » domine la pièce. Je comprends alors pourquoi le nom d’hôtel Hunter a été choisi par la communauté urbex. Les plafonniers sont en bois de cerf et des canapés aux motifs audacieux sont nichés dans des coins confortables qui partent du hall principal.

En m’enfonçant, je traverse une autre grande pièce du rez-de-chaussée dominée par un énorme crucifix entouré d’un cadre doré. Deux magnifiques escaliers permettent d’accéder aux étages desservant une enfilade de chambres différentes les unes des autres. Dans chaque pièce, la décoration est soignée, le mobilier peint avec des motifs floraux.

Rien n’a bougé depuis plus de 40 ans

Construit au milieu du XIXe siècle, le bâtiment passe rapidement de cabane forestière à une auberge réputée. Un petit village se développe autour, puis la demeure se transforme et s’agrandit en station thermale dans les années trente. Cette modernisation ajoute des bains et des ascenseurs.
L’hôtel se dote d’un restaurant proposant une cuisine typique régionale. Il devient vite réputé et une table incontournable pour les touristes. Les propriétaires aménagent une piste de ski annexe, faisant de cette région une destination de vacances populaire en hiver.

C’est également à la fin des années trente que l’établissement est vendu aux enchères. En 1932, deux associés, Ferdinand Huse et Max Wiedemann, l’achètent puis continuent d’accroître son activité. Après la mort de Ferdinand Huse en 1954, Max Wiedemann continua à diriger l’hôtel jusqu’à sa mort en 1966. Son frère Ernst Wiedemann reprend alors la direction de l’hôtel avec son épouse Amanda. Après la mort de son mari, Amanda Wiedemann dirigea l’hôtel jusqu’en 1994. Puis, vieillissante, elle décide de proposer le Kurhaus Sand que pour des soirées privées. Elle vécut jusqu’à sa mort, en 2007 dans la propriété. A ce jour, l’hôtel est encore sous la responsabilité de la société de la famille Wiedemann sans être exploité.

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